Depuis 2020, l’entreprise WKN projette d’installer huit éoliennes sur la commune de Foulain-Crenay sur le site dit “Des Hauts Poiriers”. Ce lundi 13 février, l’enquête publique a été lancée. Les habitants ne se sont pas fait attendre pour montrer leur totale opposition à ce projet.

C’est on ne peut plus clair. Les habitants de Crenay ne veulent pas des huit éoliennes proposées par l’entreprise WKN sur leur commune. Ils ont bien l’intention de faire entendre leur voix lors de l’enquête publique qui a commencé le lundi 13 février avec le commissaire enquêteur Bernard Roret.

« Je donnerai l’orientation des habitants. Ce ne sera pas un avis définitif. La Préfète prendra la décision finale », souligne ce dernier. Pendant cette permanence, il a été rappelé l’historique du projet (voir encadré). « C’est un dossier assez ancien maintenant, mais je sais qu’il est suivi de près par les habitants », poursuit Bernard Roret.

A savoir que plusieurs habitants de Crenay se sont rendus à cette permanence sous la bannière de leur association “Défense de la vallée de la Suize” militant contre le projet éolien. Cette dernière a lancé une pétition le 20 février dernier et déjà plus d’une trentaine de signatures a été récoltée. « Nous avons même pris un avocat sur Chaumont pour qu’il nous aide à trouver les failles du dossier », expliquent-ils.

Une somme réévaluée pour les éoliennes

Une habitante présente à la mairie de Foulain s’inquiète de l’après si jamais le projet voit le jour. « Nos enfants auront quoi dans 10 ans ? La remise en état des terres sera-t-elle faite oui ou non ? » Selon le commissaire-enquêteur, l’entreprise WKN dépose pour chaque éolienne une caution d’environ 90 000€ pour son démantèlement. « Cette somme sera réévaluée prochainement », précise-t-il.

Cette même riveraine souligne que des travaux de renforcement des virages de la commune de Richebourg ont été réalisés dernièrement. Cela serait un signe, selon elle, que la décision de l’implantation des éoliennes est déjà prise. « Le Conseil départemental s’occupe des routes départementales alors il faut voir avec lui. »

Les habitants présents pendant cette permanence trouvent regrettable que Robert Henry, maire de Foulain, soit aux abonnés absents sur ce projet éolien. « Je ne sais même pas à quoi il ressemble. Ça fait près de deux ans qu’il est élu et il ne vient jamais aux réunions », expliquent-ils.

Le principal intéressé a une toute autre version. « Depuis trois ans que je suis élu, je suis allé à toutes les réunions publiques sur le projet éolien auquel j’ai toujours donné un avis favorable. Je comprends le comité anti éolien, mais si le projet se fait, tant mieux, sinon, tant pis. »

Plusieurs semaines de délais

Bernard Roret insiste sur un point : tant que l’enquête est en cours, le projet éolien peut avorter. A savoir qu’à la clôture de l’enquête le 15 mars prochain, le commissaire-enquêteur rencontrera sous un délai de huit jours le responsable du projet, Julien Cochard de WKN, à qui il communiquera les remarques des habitants.

Ensuite, Julien Cochard devra sous quinze jours rédiger un document sur ces dernières, qui sera soumis à Bernard Roret où il pourra donner un avis “favorable”, “favorable avec réserves” ou “défavorable” avant que le dossier ne parte en préfecture. « La présence aux permanences sont très importantes », insiste Philippe Evon, président de l’association.

A l’heure actuelle, déjà 34 remarques ont été déposées au commissaire-enquêteur. « D’habitude, il y a peu de personnes aux enquêtes publiques. Là c’est tout l’inverse », raconte-t-il.

Caroline M.Dermy avec notre correspondant Guillaume Michel

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Les autres permanences en présentielle auront lieu le samedi 4 mars de 9 h à 12 h, le vendredi 10 mars de 15 h à 18 h et le mercredi 15 mars de 15 h à 18 h. Mais les remarques peuvent être envoyées à : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..

Rappels des faits

Après un premier projet en 2009, abandonné par la société WKN France, un nouveau dossier a vu le jour en 2014. Un mât a été installé en 2016 et des diverses études ont été réalisées. Le projet a été présenté au Conseil municipal en 2017, une délibération défavorable a été rendu. Malgré des discussions de la société avec les élus municipaux de l’époque autour d’engagement fonciers, la municipalité a maintenu son choix. En 2018, nouvelle demande. L’Armée émet un avis défavorable. Un recours contentieux devant le tribunal administratif est déposé et un nouvel avis positif est accordé par l’Armée en 2019.

Pour lutter contre ce projet, des habitants ont formé en 2020 une association. Des riverains de Neuilly-sur-Suize, Foulain et Leffonds, se joignent à eux. Ils souhaitent « montrer l’aberration de ce projet et les répercussions sur leur santé et leur vie quotidienne ».  Ils s’inquiètent pour l’impact sur la faune protégée, dont la cigogne noire, présente sur la commune et suivie par la Ligue pour la Protection des Oiseaux.