Publicité

Les éoliennes pourraient rapporter 3,7 milliards d'euros au budget de l'Etat

Compte tenu des prix de l'électricité record, l'éolien cesse d'être une charge pour les finances publiques. Il pourrait même générer des recettes exceptionnelles en 2022. Si les prix restent au niveau actuel, la filière devrait avoir remboursé l'ensemble du soutien public qu'elle a perçu depuis 2003 dès le quatrième trimestre 2024.

L'éolien devrait rapporter 3,7 milliards d'euros de recettes à l'Etat en 2022.
L'éolien devrait rapporter 3,7 milliards d'euros de recettes à l'Etat en 2022. (Shutterstock)

Par Sharon Wajsbrot

Publié le 12 avr. 2022 à 16:37Mis à jour le 12 avr. 2022 à 18:14

Alors que les deux candidats au second tour de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen , veulent mettre le pied sur le frein dans l'éolien terrestre et que la thématique du pouvoir d'achat s'impose dans la campagne, la filière éolienne veut faire entendre sa voix.

« Les éoliennes ne coûtent pas mais elles rapportent de l'argent à l'Etat. L'éolien participe à la maîtrise de la facture énergétique », souligne Anne-Catherine de Tourtier, la présidente de l'association professionnelle France Energie Eolienne.

De fait, alors que les prix de l'électricité atteignent des niveaux historiquement élevés, l'équation budgétaire vis-à-vis de l'éolien terrestre s'est radicalement inversée : en 2020, l'Etat a versé près de 2 milliards d'euros à la filière, or en 2022, il pourrait percevoir près de deux fois ce montant.

Un soutien public remboursé fin 2024

Publicité

« Si les prix de l'électricité se maintiennent à leur niveau actuel, soit 220 euros le mégawattheure (MWh) en moyenne attendus pour 2022, l'éolien devrait rapporter 3,7 milliards d'euros de recettes à l'Etat. C'est le meilleur investissement énergétique qu'a fait l'Etat ! » plaide Jean-Yves Grandidier, président-fondateur de Valorem.

A ce rythme et dans un univers de prix très élevés, la filière éolienne estime être en mesure de rembourser l'intégralité du soutien budgétaire qu'elle a perçu depuis 2003, soit 11 milliards d'euros, dès le quatrième trimestre 2024.

Cette recette surprise pour les finances publiques provient de la mise en oeuvre des contrats d'achat d'électricité passés avec les producteurs renouvelables. Conçus pour garantir un prix de rémunération fixe aux producteurs éoliens qui oscille entre 85 et 90 euros, ces contrats prévoient une compensation financière pour les producteurs lorsque les prix de marché sont inférieurs à ce prix cible et en retour un versement à l'Etat quand les prix sont supérieurs.

Or, c'est le cas depuis le début de la crise de l'énergie : mardi, les prix sur les marchés de gros de l'électricité en France oscillaient encore entre 180 et 260 euros le MWh. Au total, compte tenu des recettes espérées sur les autres énergies renouvelables et des économies générées sur les aides à la filière renouvelables budgétées, France Energie Eolienne estime que l'Etat devrait disposer fin 2022 d'une cagnotte de 14,4 milliards d'euros issue des énergies renouvelables.

Un moratoire qui ne dit pas son nom

Pour percevoir effectivement cette cagnotte, l'Etat fait toutefois face à deux incertitudes. La première concerne l'évolution des prix de l'électricité et la seconde est juridique. « Dans l'éolien, 15 à 20 % des contrats passés par l'Etat avec les producteurs renouvelables sont asymétriques et plafonnent les versements à l'Etat aux montants déjà perçus par les producteurs », explique une source au fait du dossier.

« Cela ne remet pas en cause les ordres de grandeur », juge toutefois Jean-Yves Grandidier chez Valorem, qui estime qu'« il faut que la contribution de l'éolien à la baisse des prix de l'électricité figure sur la facture des Français. Cette transparence permettrait d'améliorer l'acceptabilité des énergies renouvelables ».

En la matière, il y a du chemin à parcourir. Dans son programme, Marine Le Pen envisage un moratoire sur le solaire et l'éolien et plaide même pour « réfléchir » au démantèlement de ces dernières, « des horreurs qui nous coûtent une fortune ». Emmanuel Macron, de son côté, opte pour un moratoire sur l'éolien terrestre qui ne dit pas son nom, en reportant à 2050 les objectifs initialement prévus pour 2030.

Sharon Wajsbrot

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

qfkr8v3-O.jpg

La baisse de la natalité est-elle vraiment un problème ?

Publicité